"Initiation aux enseignements amérindiens sur le leadership au service des professionnels et des organisations"
La semaine dernière je postais sur FB la vidéo de Olivier Chambon (psychiatre, auteur et conférencier) et Liliane van der Velde (fondatrice de l’école Nature Conscience et Chamanisme NCC) sur l’approche chamanique de la thérapie. Bien m’en a pris de partager cette vidéo produite par Tistrya réputé pour la qualité de ses documentaires !
Cela a invité mon pote Bruno de Lyon à me faire suivre le flyer de l’atelier « Initiation à la sagesse amérindienne et leadership » qui avait lieu mardi 19 octobre entre Lyon et Vienne. Atelier animé par l’homme médecine et Grand-père Dominique Rankin de la tribu des algonquins du Canada.
Avec une grande clarté et une puissante conviction mon esprit s’est écrié : « IL FAUT QUE J’EN SOIS !! ». Oui, il s’agissait d’un profond appel qui faisait vibrer tout mon être. Ni une ni deux, mon agenda s’est libéré, mon inscription faite et une voiture de location réservée me rendre à Ornacieux-Balbin (France).
Louper cet appel aurait-été bien plus qu’un mauvais choix. Cela aurait été une sorte de trahison pour mon âme et la vie qui a fait le nécessaire pour que je reçoive cette invitation.
L’assemblée était composée de coach, de formateurs, de thérapeutes et de patrons d’entreprises. Certains connaissaient déjà le grand-père Dominique Rankin (T8aminik en langue algonquinne) et pour d’autres comme moi c’était une première. Et quelle rencontre ! Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de rencontrer un homme médecine de 74 ans, chef héréditaire algonquin, co-président de « Religions for peace » (organisme lié à l’ONU) en chair, en os et en esprit.
Mon appel personnel, instinctif et viscéral pour la sagesse des peuples premiers et en particulier celle des amérindiens m’a autant attiré que la dimension professionnelle tapis derrière le mot magique et à la mode du leadership. Mais au fait, c’est quoi exactement le leadership ?
D’une personne à l’autre le leadership prend différentes significations. Pour certains c’est une capacité volontaire qui permet de galvaniser les foules pour mieux les mener vers un(son) objectif. Cette façon de faire se travaille, comme toute technique, afin d’être encore plus efficace et plus convaincante. Il arrive parfois que le leadership serve davantage des intérêts personnels, qu’il nourrisse un besoin (inconscient) de reconnaissance voir même flatte un ego (faible qui n’a pas été développé) en quête de validation (extérieure).
Pour d’autres le leadership c’est en premier lieu une immense responsabilité de faire bon usage de leur capacité d’influence. Une posture à adopter afin d’être « à la hauteur » et digne du pouvoir qui leur a été conféré. La technicité et le savoir-faire ? Relégués au second plan !
Humilité et mise au service du bien commun, d’un objectif d’équipe et/ou d’entreprise, du développement professionnel de chacun, de l’évolution personnelle … des composantes essentielles à leurs yeux. Pour ces leaders il s’agit avant tout de mettre leur puissance d’influence au service de leur royaume. Une puissance qui puise son énergie dans l’archétype du (bon) roi et non pas dans celle de l’archétype du tyran qui n’est rien d’autre que la face sombre, l’opposé du roi.
Vous l’aurez compris, c’est bien de la seconde lecture dont il était question durant cette journée d’initiation à la sagesse amérindienne avec Dominique Rankin. Mettre au service du bien commun cette responsabilité de leader qui nous est confiée, œuvrer de manière altruiste, désintéressée et bienveillante. L’atelier était une invitation à injecter une sacrée dose de conscience dans nos environnements professionnelles. A moins qu’il n’ai s’agit d’ajouter, en conscience, une dose de sacré dans nos environnements professionnels …
Grâce au partage de son vécu pour le moins singulier, Dominique nous a permis de sentir, au-delà de la simple compréhension intellectuelle, l’incidence d’un mauvais usage du pouvoir. Au travers d’une mise en situation de type constellation familiale systémique, nous avons pu expérimenter dans nos propres corps physiques, émotionnels et nos esprits ce qu’il a vécu à l’époque.
Dans un premier temps, ce sont les objets sacrés qui nous ont été retirés. Ces supports physiques qui donnent une direction à chacun·e, soutiennent la vision commune du clan et apportent force et énergie. La confusion commençait déjà à se faire sentir et les questions jaillir ! « Il y a comme un vide, un gouffre qui m’aspire ! » « Le lien entre nous est comme coupé. » « Comment allons-nous faire sans nos boussoles ? » « Où allons-nous maintenant que l’essentiel nous a été retiré ? » (… de manière aussi arbitraire) et surtout « POURQUOI !!! »
Ensuite ce sont les enfants qui ont été arrachés au clan laissant les mères, les grands-mères et les guerriers abasourdis. Nouveau choc ! Aucun participant n’a fait l’économie de la compréhension viscérale et émotionnelle de ce que nous avons vécu comme un immense abus de pouvoir. Un pouvoir qui considérait les amérindiens, ces autochtones comme des sauvages ! Dominique a d’ailleurs écrit un livre sur le sujet : « On nous appelait les sauvages ».
Déchirement, incompréhension, sentiment de vide, injustice … étaient dans les esprits de tous et sur les lèvres de chacun.
Cette introduction, soutenue par l’outils que sont les constellations familiales et systémiques (créé par Bert Hellinger dans les années 1990) qui révèle l’invisible et libère les émotions retenues, nous a placé directement au cœur du sujet sans passer par la case mentale. Malaxés, pétris et retournés à souhait, nous étions devenus pleinement perméables et réceptifs à la sagesse que T8aminik et Marie-José allaient nous transmettre durant tout l’atelier.
La transmission avait en fait commencé dès les premiers instants de l’atelier ! Qui n’avait pas noté en entrant la disposition des chaises en cercle et l’absence de table ? Personne tant cela est encore peu courant et de surcroit dans le monde de l’entreprise ! Une disposition qui nous a permis de tous nous voir, sans exception. Aucune personne ne tournait le dos à quiconque. Wouahh quel précieux confort d’être ainsi toutes et tous en lien par le regard !
Il y avait comme une sorte d’évidence dans cette disposition organique qu’offre la rondeur du cercle, sans début ni fin, ni premier, ni dernier. Cela s’inscrivait parfaitement dans cette rencontre de professionnels, de RH, de patrons d’entreprises, de formateurs et de coachs. La sensation d’inclusion, d’égalité, d’appartenance ainsi que l’accessibilité de Dominique et de Marie-José étaient bien palpables.
Cette expérience avec Grand-père T8aminik a été riche à plus d’un titre pour moi ! Sans même le savoir, Dominique venait de valider cet élan qui m’a fait disposer les chaises en cercle dès mon tout premier atelier en entreprise en septembre 2017. Pour l’anecdote c’était dans une banque privée à Genève où j’ai osé la 1ère fois disposer en cercle la quinzaine de chaises des participants. C’était pour moi une sorte d’« évidence » même si mon mental m’avait envoyé des « Tu es fou ! On va te crucifier en place publique, te brûler sur le bucher pour avoir osé casser les codes de l’entreprise ! » etc etc Oui, le bruit de fond de mon mental a tenté jusqu’à la dernière minute de me faire douter et de revenir à une disposition classique et connue.
Il y avait aucune table entre nous ! Aucun obstacle visuel. Point de barrière derrière laquelle nous aurions pu chercher refuge ou nous cacher. Nous étions toutes et tous au même niveau. Eux et moi dans le même canoë. Personne au-dessus, ni au-dessous. Pleinement dans le cercle avec l’ensemble des participants, affranchi de la barrière (invisible) entre l’« intervenant extérieur » et l’ensemble de collaborateurs. Je marchais avec leurs mocassins avec empathie et curiosité pour ce contexte professionnel qui m’était alors totalement inconnu.
Si je parle de validation c’est que la suite de la constellation nous a permis de ressentir, par effet de contraste, toute la différence avec la constellation en triangle. Une forme géométrique prédominante dans les entreprises gouvernées par une structure de type pyramidal. Cette expérimentation a ouvert la porte au partage de Dominique sur toute l’importance, pour le bien-être individuel et la performance collective, de réinviter le cercle dans les entreprises. Une forme géométrique porteuse d’une énergie bien différente (et complémentaire) de celle du triangle.
Le second élément pour lequel mon être était allé chercher une confirmation dans cet atelier concernait l’importance du sacré. Je ne parle évidemment pas ici de la vision religieuse du mot sacré, mais bien sûr de ce qui est d’importance primordiale et qui requiert un respect absolu. Qu’il s’agisse naturellement des collaborateurs hommes et femmes, véritable moteur central de l’entreprise, dont il est impérieux de prendre soin afin qu’ils puissent grandir, évoluer et s’épanouir ; ou d’objets symboliques.
Sur ce dernier point je resterai ici volontairement un brin mystérieux. Au lieu de révéler la façon dont j’apporte ma touche personnelle et réinvite de manière adaptée le sacré dans le monde du travail, je vous invite à venir le découvrir par vous-mêmes. Chacun·e aura ainsi l’opportunité d’en faire l’expérience et de sentir par lui-même les effets catalytiques sur les liens humains, la confiance qui sont boostés et redynamisés.
Comme disent les algonquins, Migwetch !
Christophe Ferrari
Révélateur de talents